Des chercheurs ont identifié environ 90 molécules dans le sang de personnes sans antécédents cardiovasculaires, qui seraient liées à un risque de première crise cardiaque. En France, on recense en moyenne 80 000 infarctus du myocarde par an, avec environ 10% des personnes décédant dans l’heure qui suit. La prévention d’une attaque cardiaque pourrait avoir un impact significatif sur le nombre de décès et de victimes.
Des scientifiques de l’Université d’Uppsala en Suède, assistés de collègues européens, ont analysé des échantillons de sang provenant de 169 053 Européens sans antécédents de maladie cardiovasculaire. Sur une période de six mois, 420 participants ont connu une première crise cardiaque. Leur sang a été comparé à celui de 1 598 individus en bonne santé.
“Nous avons identifié environ 90 molécules qui étaient liées à un risque de première crise cardiaque”, a expliqué le professeur Johan Sundström de l’université d’Uppsala. Ces molécules sont visibles dans une prise de sang classique. “Les échantillons déjà prélevés dans les établissements de santé suffisent désormais à prédire le risque. Nous espérons que cela augmentera la motivation des gens à prendre leurs médicaments préventifs ou arrêter de fumer, par exemple.”
Un site pour évaluer son risque de crise cardiaque
Dans le cadre de leurs travaux, l’équipe scientifique a développé un outil en ligne permettant de déterminer le risque de subir une attaque cardiaque dans les six mois à venir.
« La création de cet outil faisait partie des objectifs de l’étude, car nous sommes conscients que les individus peuvent manquer de motivation pour adopter des mesures préventives. En découvrant un risque accru de crise cardiaque imminente, la motivation à prendre des mesures préventives pourrait s’en trouver renforcée », explique le chercheur.
La prochaine phase pour le chercheur et son équipe consistera à approfondir l’étude des molécules associées au risque de crise cardiaque, avec l’éventualité de mettre au point de nouvelles approches thérapeutiques.